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"Cosmos" : sur une lecture impromptue.

 

Sans mobile série 1

30 sujets à redécouvrir

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                  

                 Lundi 25 juillet 2016

Un jour, mon fils, déposa discrètement sur ma table de chevet le livre de Michel Onfray "Cosmos".

Livre à mettre entre toutes les mains de lecteurs… doués de raison et qui ne se laissent pas prendre au jeu intellectuel d'un philosophe aux paradoxes surprenants.

Michel Onfray, toujours passionnant à écouter tant sa culture semble vaste, Grand Maître de l'Ontologie en l'occurrence, démontre dans cet ouvrage ses limites et ses incohérences.

On peut retenir que ce spécialiste en démolition de toutes les philosophies, architecte de ses contre-histoires, nous gratifie dans les premiers chapitres de son livre de particularités si extraordinaires de la nature que le résultat de son exposé nous emmène vers une déduction à contre-emploi du but recherché par son auteur : prouver l'inexistence de Dieu. L'effet est contraire, devant de tels phénomènes le Grand Horloger voltairien nous interpelle; Onfray apporte de nouveaux éléments susceptibles de donner une réponse positive à cette interrogation lancinante et permanente : "Y a-t-il Quelqu'un derrière tout cela" et de l'eau au moulin des panthéistes.

L'ambition de l'auteur de "Cosmos" est bien de démontrer, entre autre, le grand malentendu pour ne pas dire le complot des religions et plus précisément de la religion catholique sur laquelle il tire à boulets rouges à l'endroit de la nature et d'un supposé créateur de l'univers.

Et pour cette démonstration il s'attarde étonnement sur des sujets tels que la tauromachie, l'antispécisme ou le véganisme (termes tous nouveaux de la langue française, mais je vous renvoie à internet si vous voulez quelques précisions sur ces mots) – ces deux particularismes dans l'air du temps voudraient nous faire oublier que l'homme est omnivore  - … quand ce n'est pas la culture biodynamique du vin dont on comprend bien toute la stupidité.

De plus, pour démontrer la soi-disant incohérence de la religion – catholique en premier chef, bien entendu – les monothéismes étant de vastes fumisteries - il oppose aux grands penseurs, théologiens et intellectuels chrétiens, tels les Pères de l'Eglise, les écrits de personnages plus ou moins clairs, défroqués (voir l'abbé Meslier) pour ne pas dire pervers ou dépravés dont il présente les écrits et réflexions comme… paroles d'Evangile face aux spécialistes en la matière ! Pourquoi donner foi aux uns plutôt qu'aux autres?

Quand on connait l'histoire du monde et des religions, on sait jusqu'où l'homme est tombé en se faisant valoir de ces dernières. Nul ne peut nier les abominations faites tout au long des siècles, et qui se perpétuent de nos jours, au nom de Dieu, les religions monothéistes n'étant pas les dernières à prétendre détenir La vérité, et au nom de cette vérité à imposer leurs lois par tous moyens… humains. Onfray fustige, et il a raison, ces déviances inacceptables. Mais ne fait-il pas la même erreur en donnant le sentiment que Sa vérité est également La vérité ? Quand il dénonce le prosélytisme, plus précisément de l'Eglise catholique, qui a n'en pas douter fit des ravages au sein ce certaines populations, ne prend-il pas le même chemin en voulant pas ses écrits aliéner ses lecteurs à sa propre religion ou négation de toute religion? Si l'homme se sert de la religion pour justifier tous les excès, tout individu sain d'esprit habité par la raison peut, et doit, douter du bien fondé de ses institutions et condamner les hommes qui décident pour les autres de leur façon de vivre. Mais si les religions sont des inventions humaines, cela n'exclu en rien le divin. Et de plus, pourquoi ne retenir que le côté négatif? Il y a tant à prendre et à garder au regard de ce qu'il convient de rejeter…

L'auteur de "Cosmos" en rajoute en accusant la mainmise judéo-chrétienne et sa pensée réductrice sur le monde des arts au cours des siècles, les représentations bibliques et évangéliques étant les seuls critères d'une pensée unique imposée. Et il va chercher en contre exemple de soi-disant artistes dont les mœurs relèvent plus de la psychiatrie que du génie (ce qu'il avoue lui-même). Pour nous démontrer que l'on peut se débarrasser de cette emprise il donne en illustration  des simulacres d'œuvres dont la bêtise et la provocation sont le fonds de commerce, mais seuls, semble-t-il capable de s'obérer du carcan religieux… étonnant, non? Rappelons tout de même que la mythologie fut une source Ô combien importante et inépuisable à l'origine de chefs-d'œuvre; il est vrai que si la mythologie n'est pas la Bible, cependant qu'un synoptique entre ces deux histoires nous donnerait sans conteste de nombreuses similitudes… mais la mythologie multipliant les dieux face à l'Unique du monothéisme, Onfray ne peut que s'en effrayer un peu plus et l'abhorrer tout autant !

Un dernier point à relever : cette propension de l'auteur à multiplier les énumérations; cela frise le pédantisme. A moins qu'il ne fasse appel au dictionnaire des synonymes sur Internet et pourquoi pas le CRISCO, i.e. celui de l'Université de Normandie qui lui tient tant à cœur…?

Ma conclusion personnelle.

Aux certitudes de Michel Onfray, génératrices éventuelles mais logiques de réflexes suicidaires, j'oppose le doute qui autorise l'espérance et me rallie à Pascal ou même Voltaire plutôt qu'à l'auteur de "Cosmos".

    Le Fil "Osof"... de service

    P.S. Si vous voulez en savoir plus avec commentaires de spécialiste avisé mais également de pékins de mon genre, vous pouvez vous rendre ICI.

                                                                                           
 
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